La Figure de l'érosion - annulé -
Pour le troisième volet de son triptyque Une pierre presque immobile, la chorégraphe Nathalie Pernette qui nous avait ravi avec L’Eau douce, présenté à LUX en 2019, met en scène dans une pièce qui croise danse et arts plastiques, la lente érosion des statues historiques et monuments aux morts qui peuplent nos villes et villages.
Elles sont souvent plantées là, exposées sous l’œil indifférent des passants. Après s’être intéressée à La Figure du gisant puis à la statuaire d’étreintes amoureuses, Nathalie Pernette se tourne vers les statues mémorielles des villes et villages, ces œuvres commémoratives érigées en souvenir des personnalités historiques et des morts aux combats. La chorégraphe y observe plus particulièrement les lichens qui habitent leur pierre ou la rouille qui abîme leur surface. C’est ce mouvement imperceptible de la désagrégation, un lent délabrement, qui forme la matière de La Figure de l’érosion.
Sur une stèle qui fait office de scène, dans une danse de l’émiettement, de la fonte progressive et de l’effacement, quatre danseur·euses habillé·e·s de costumes poussiéreux passent progressivement d’un tableau à l’autre, d’une Jeanne d’Arc aux scènes de Poilus. Se forme et se déforme, dans un morphing continu, une fresque chorégraphique et musicale qui relie l’immensité de l’histoire à la proximité de la matière.
LUX a proposé à Nathalie Pernette une tournée itinérante de la pièce Juste avant aux lycées Alain Borne (Montélimar), Les 3 sources (Bourg-lès-Valence) et le Collège Cléon d’Andran, du 18 au 20 septembre.