Sacre
Quoi de mieux que finir sa carrière en beauté ? SACRE, écrit par Daniel Larrieu pour la danseuse Sophie Billon, extrait dans un solo éclatant, accompagné en live au piano, l’essence de l’écriture chorégraphique de toute une vie.
Les règles que l’on se fixe sont faites pour être transgressées. Daniel Larrieu, chorégraphe majeur
de la nouvelle danse française, a soigneusement évité de travailler sur des chefs-d’œuvre de la musique, dites de Ballets. Ce, tout au long de sa carrière. Mais, son installation au bord du paisible lac Léman, apprenant que les Ballets Russes de Diaghilev sont passés sur les hauteurs de sa ville d’Évian-les-Bains, lui ont fait changer d’avis.
Sacre s’attaque au Sacre du Printemps (1913) d’Igor Stravinsky, une œuvre musicale emblématique, chorégraphiée par Vaslav Nijinski en son temps et dont nombre d’autres chorégraphes, tous fascinés,
en ont livré par la suite leurs propres versions. Difficile, donc, d’ajouter une lecture inédite à ces strates d’interprétations. Mais pour Daniel Larrieu, ce nouveau Sacre dans une version pour piano à quatre mains, est avant tout une manière de clore son parcours en synthétisant son écriture chorégraphique.
Rugueux, non-narratif, joueur, intimement musical, démesuré, ce solo cousu sur mesure pour la danseuse Sophie Billon parachève toute une œuvre dans un grandiose point final, avant une retraite bien méritée (enfin, c’est ce qu’il dit…).