Celle qui regarde le monde
Le langage sensible et poétique du Théâtre de Nuit rencontre le texte engagé d’Alexandra Badea, Celle qui regarde le monde, et décrypte l’absurdité d’un système où l’on peine à trouver sa place.
À la croisée des arts plastiques, de la chorégraphie et des arts de la marionnette, la danseuse et marionnettiste Aurélie Morin et le Théâtre de Nuit revisitent depuis plusieurs années le théâtre d’ombres, notamment à travers l’installation Cent forêts à LUX en 2019. Celle qui regarde le monde nous plonge dans l’histoire de Déa, jeune fille interrogée par le commissaire, qui raconte comment elle a aidé Enis, un migrant, à traverser la frontière. Déa se cherche, cherche à découvrir le monde, c’est peut-être cela qui l’a poussée à désobéir aux lois…
Sur scène, le spectacle s’articule autour d’un castelet à partir duquel se déploient des écrans de projections fabriqués de diverses matières (papier, bâches légères, caoutchouc), révélant les états intérieurs des personnages. Le texte, bien que présent, laisse la place aux images, aux ombres et aux lumières, déployant les spectres de la pensée, des visions, des peurs et des rêves.
Questionnant l’état d’adolescence et s’adressant particulièrement à cet âge de « l’entre-deux », le spectacle parle aussi à chacun d’entre nous et pose la question universelle de notre rôle dans le monde.