La Mère
Masako Takahara tient une modeste blanchisserie en périphérie de Tokyo. La vie est dure, et les dégâts de la guerre se font encore sentir. Mais Toshiko, sa fille ainée, est pleine de gaité et d’espoir. Et les moments de joie ne manquent pas : on sort au parc, on va au cinéma, on chante… Hélas, l’adversité est parfois très forte, et il est difficile de se nourrir ou de se soigner. Si la vie s’effondre peu à peu autour d’elle, Masako reste une mère de famille vaillante, toujours debout et souriante dans la tourmente.
À travers sa galerie de caractères, tous formidablement croqués, La Mère dépeint les difficultés de la classe moyenne, des gens ordinaires, dans le sillage de l’après-guerre : un quotidien qui reprend laborieusement son cours au prix des privations, de l’incertitude, de la fragilité. La Mère offre aussi l’occasion d’admirer l’immense Kinuyo Tanaka qui, dans les années 1950, passait brillamment le palier de la maturité. Chaque mot, posture ou expression du visage, chaque retenue ou chaque silence est un miracle de justesse et de précision.