Sayat Nova - La Couleur de la grenade
« Regarder Sayat Nova, c’est comme ouvrir une porte et entrer dans une autre dimension, où le temps s’est arrêté et la beauté a été libérée. À première vue, c’est une biographie du poète arménien Sayat Nova. Mais c’est avant tout une expérience cinématique dont on sort la tête pleine d’images, de mouvements expressifs répétés, de costumes, d’objets, de compositions, de couleurs. Sayat Nova a vécu au XVIIIe siècle mais le style et la forme du film paraissent sortir tout droit du Moyen-Âge ou d’un temps encore plus ancien : les tableaux de Paradjanov paraissent être gravés dans le bois ou la pierre, et leurs couleurs semblent avoir naturellement retrouvé leur éclat d’autrefois. Aucun autre film n’est comparable à celui-ci. »
— Martin Scorsese
« Ce n’est pas le sujet ni les étapes obligées de la vie du poète qui forment le cœur de mon scénario, mais les couleurs, les accessoires, les détails de la vie quotidienne qui ont nourri sa poésie. J’ai essayé de montrer l’art qu’il y a dans la vie plutôt que de montrer la vie qui est dans l’art. Pour donner à voir comment l’art se reflète dans la vie. […] La structure du film est élémentaire : il était une fois l’enfance, il était une fois la jeunesse, il était une fois l’amour, il était une fois le monastère, il était une fois les tombes. Convoitée était une pierre, la prison était convoitée, le sein convoité est célébré en vers, la rose est célébrée en vers. Puis, il y eut la pensée : ma gorge est sèche, je suis malade. Le poète meurt. Tout est si simple, clair, suit le destin d’un grand poète, un achough, un troubadour. »
— Sergueï Paradjanov