La Nuit du verre d'eau
Liban, été 1958. Trois sœurs de la bonne société chrétienne sont en villégiature dans la montagne libanaise. La vie tranquille du village est bousculée par les échos d’une révolution grondant à Beyrouth et par l’arrivée de deux estivants français. Mais c’est de l’intérieur de la famille que viendra le bouleversement. L’aînée des sœurs, Layla, mère et épouse parfaite, va ouvrir les yeux sur la société patriarcale qui les tient sous contrôle. Dans le jeune Liban qui rêve d’un âge d’or, une femme peut-elle avoir un autre destin que celui tracé par les hommes ?
Pour son premier long métrage, Carlos Chahine plonge dans l’histoire de son Liban natal qu’il a dû quitter en 1975 alors que commençait une longue et sanglante guerre civile qui ne cessa qu’en 1990. Remonter ainsi une année avant sa propre naissance en dehors de la capitale où les événements politiques majeurs semblent se dérouler autour de la destinée d’une femme et mère modèle pour le régime patriarcal, c’est aussi pour le cinéaste et coscénariste interroger les racines profondes d’un monde multiconfessionnel qui n’allait pas tarder à se déchirer.