La Bella estate
1938, à Turin. Ginia a quitté avec son frère le foyer familial pour trouver du travail en ville. Elle se montre particulièrement créative pour la couture dans l’atelier où elle est employée tandis qu’elle est fascinée par sa rencontre avec une jeune femme modèle pour des artistes.
Le défi était grand pour Laura Luchetti de s’affranchir à la fois du film à costumes, de la fidélité à une période historique et surtout au texte original de la nouvelle éponyme de Cesare Pavese. La force de la cinéaste repose sur sa profonde implication à s’approprier un récit où rien n’est laissé au hasard avec une subtilité comparable au travail de la couturière dont le passage de l’aiguille qui donne la forme à un vêtement reste invisible aux yeux extérieurs. Une histoire de révolution douce mais non moins profonde où les graines de l’affirmation du féminin ne cessent de fleurir dans une transmission ininterrompue où les époques se conjuguent et se renforcent dans leur dialogue : telle est la merveilleuse expérience filmique de La Bella estate.