Bye Bye Tibériade
Hiam Abbass a quitté son village palestinien pour réaliser son rêve de devenir actrice en Europe, laissant derrière elle sa mère, sa grand-mère et ses sept sœurs. Trente ans plus tard, sa fille Lina, réalisatrice, retourne avec elle sur les traces des lieux disparus et des mémoires dispersées de quatre générations de femmes palestiniennes. Véritable tissage d’images du présent et d’archives familiales et historiques, le film devient l’exploration de la transmission de mémoire, de lieux, de féminité, de résistance, dans la vie de femmes qui ont appris à tout quitter et à tout recommencer.
Quelle joie de retrouver Lina Soualem, réalisatrice et fille du comédien Zinedine Soualem et de l’actrice Hiam Abbas, après son réjouissant Leur Algérie. Bien sûr, Bye Bye Tibériade résonne avec l’actualité tragique qui touche le Moyen-Orient. De l’exode palestinien de 1948 à une vie quotidienne marquée par le déracinement, c’est un récit intime, familial autant que collectif et historique qui se tisse au fil des images de Bye Bye Tibériade. Cette rencontre avec un passé particulièrement traumatique pour plusieurs familles palestiniennes prend sa source dans la force de l'imaginaire que Lina Soualem trouve dans les poèmes que sa mère Hiam Abbass a écrit quand elle était enfant. Ainsi, dans une fascinante lignée féminine, se révèle la vitalité d'une transmission qui s'inscrit dans une quête naturelle de dignité et de légitimité dans le monde.