Le Grand silence
Utah, 1898. Affamés par un hiver glacial, paysans et bûcherons descendent des forêts et pillent les villages. Les chasseurs de prime, menés par le cruel Tigrero, les massacrent sans vergogne. Solitaire, Silence arrive en ville, bientôt engagé par Pauline pour venger son mari assassiné.
Après le succès de Django (1966), Sergio Corbucci délaisse la poussière du désert et aborde le western par la face montagne. À la chaleur étouffante, aux étendues de sable, se substituent le froid d’une neige épaisse, les paysages cotonneux d’un Ouest revisité. La blancheur, voilà ce qui frappe d’emblée. Le cahier des charges habituel du western spaghetti semble respecté. L’affrontement de deux héros que tout oppose, le sourire carnassier de Klaus Kinski, impeccable de barbarie, face au regard de Jean-Louis Trintignant, parfait dans son jeu muet. Le village, les chevaux, les attaques. Et la musique de Morricone.