L'art britannique au 20e siècle

Par Pascal Thevenet, chargé de cours en esthétique. Les îles britanniques valent comme isolat mais sans que cela ne suffise. L’histoire de la colonisation le montre. Mais au 20e siècle, dans la lente désagrégation de l’empire, l’art britannique prend-il le relais de la politique ? Est-il un art politique ou politiquement de l’art ?

Une modernité discrète : Paul Nash, Ben Nicholson, Stanley Spencer

La timidité et la discrétion de l’art moderne britannique d’avant la Seconde Guerre mondiale devrait autant à l’éloignement de la capitale mondiale de l’art : Paris, qu’aux ombres géantes des maîtres du passé : Turner, Constable, Blake.

Peinture : Lucian Freud, chair fraîche

« Je peins les gens non pour ce qu'ils semblent être, ni exactement en dépit de ce qu'ils semblent être, mais pour ce qu'ils sont. » déclarait Lucian Freud. Invariablement, il a peint des portraits, souvent des nus, pas seulement pour fixer leur image dans la durabilité de la peinture mais plutôt pour les dire vivants dans la fraîcheur du geste du peintre.

Francis Bacon, d'huile et de sang

Francis Bacon peint des monstres parce que la peinture est monstrueuse : elle est, pour lui l’autodidacte, toujours en dehors du commun, hors même du commun de son histoire. Pendant cette période d’après le désastre, l’abstraction s’épuise elle-même. Alors Bacon l’asthmatique réanime la figure peinte en train de disparaître par suffocation.

Pop art, langage, sculpture, reenactment, mercantilisme : foisonnement post-moderne

Une modernité discrète, deux figures tutélaires dans les personnes de Freud et Bacon : l’histoire de l’art britannique semble se répéter. Au contraire, depuis l’invention du pop art en Angleterre jusqu’aux outrances néo-libérales de Damien Hirst, les îles britanniques sortent de leur isolement pour conquérir une scène de l’art mondialisée, soit en la décriant, soit en la louant.

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