Sportif par amour
Un jeune intellectuel s’essaye à toutes les disciplines athlétiques pour gagner le cœur de la fille la plus populaire de l’université. Le terrain de sport comme laboratoire comique et l’immense plaisir de voir le plus précis et le plus athlétique des acteurs du burlesque faire preuve d’une infinie maladresse sur la pelouse. Sportif par amour est l’une des dernières pépites de Buster Keaton, grand rival comique de Chaplin, avant une traversée du désert due au contrôle des studios sur son œuvre et l’émergence du cinéma parlant.
Un scénario léger (comme c’est souvent le cas dans les « films de collège ») ne peut faire oublier les moments de grâce de Sportif par amour, tels celui où le « nerd » interprété par Buster Keaton, bizuté par des jeunes gens qui le font sauter sur une couverture, est projeté en hauteur au ralenti, exemple de cette liberté rythmique souveraine dont témoignait souvent le cinéma muet. Il est beau de voir Keaton feindre, dans un premier temps, une incapacité physique qui n’était nullement sienne (c’était un athlète et un acrobate complet) pour finalement exceller dans chaque discipline sportive — d’une façon toujours corporellement étonnante, ce qui est le propre du cinéma burlesque.
Accompagnement musical
Compositeur de musique à l’image, pianiste, organiste, passionné de cinéma, Jérémy Regenet a accompagné Les Animaux d’Alfred Machin et Nanouk l’esquimau de Robert Flaherty lors des éditions précédentes de Viva Cinéma.