Cinéma

Récit d'un propriétaire

Film de Yasujirō Ozu
長屋紳士録

Dans le Tokyo de l’immédiat après-guerre, un petit garçon erre dans les rues. Dans ce quartier déshérité de la capitale, personne ne souhaite s’occuper du jeune sans-logis. Après tirage au sort, celui-ci est finalement confié à Tane, une veuve acariâtre qui n’a jamais aimé les enfants…

Yasujirō Ozu est l’inventeur d’un « label » très populaire du cinéma japonais des années 1930 : le « film Kihachi ». Issu de ce qu’on appelle le shomin-geki (genre très prisé mettant en scène le Japon du petit peuple), il propose les aventures de Kihachi, ouvrier au grand cœur, légèrement gaffeur, éternellement amoureux et particulièrement débrouillard.

La comédienne principale est Choko Iida, grande complice de Yasujirō Ozu, tournant dix-neuf films sous sa direction. Équivalent et contemporaine chez nous, de Madeleine Guitty et Françoise Rosay, elle promena sa gouaille et son abattage dans le cinéma muet comme dans le cinéma parlant. Cet éternel second rôle se voyait souvent attribuer des personnages de tenancières, de patronnes ou de robustes femmes du peuple. C’était elle l’inoubliable mère ouvrière du Fils unique. Le projet Récit d’un propriétaire ressemble à un cadeau de la part d’Ozu qui, pour leur dernière collaboration, lui offre enfin un premier rôle. Et quel rôle ! Cette irascible veuve des bas quartiers donne du « bôya » (du mot « boy », pour dire « petit ») au jeune vagabond qui s’impose à elle mais plus elle le fait, plus le mot se teinte d’affection - miracle du parlant. Les tirades de son personnage, dans une langue et une diction populaires, montre à quel point le cinéaste s’est affranchi du mélodrame.

dimanche 28 janvier - 16h15
lundi 29 janvier - 14h00
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Film de Yasujirō Ozu
Avec Choko Iida, Hohi Aoki
Japon | 1947 | 1h12 | VOST