Quand les femmes s’animent
En France, les premières années du cinéma de prises de vues réelles ont révélé quelques rares noms de réalisatrices (Alice Guy, Germaine Dulac, Germaine Krull). À l’inverse, l’animation ne fut pas une terre d’accueil pour la gente féminine avant les années trente où les premiers films signés par des femmes apparaissent timidement sur les écrans.
Si Claire Parker réalise dès 1933 avec Alexandre Alexeïeff, Une nuit sur le mont Chauve, elle n’en resta pas moins dans l’ombre de son mari tout au long de sa carrière, en dépit de son apport décisif dans la création de la technique de l’écran d’épingles et du financement de cet entreprise. Notons la tentative de Léontina Indelli (associée à Joseph Lo Duca), d’entreprendre quelques films en couleurs et notamment, La Découverte de l’Amérique (1934) premier film d’animation réalisé en couleurs en France.
La deuxième partie du 20e siècle voit émerger des réalisatrices comme Lucienne Berthon, Laure Garcin, Denise Charvein, sans oublier Jeannine et Christiane Clerfeuille, qui non contentes d’exceller dans l’art du film publicitaire dès les années cinquante, auront l’audace et le mérite de signer de leur nom plusieurs films pour Pierre Braunberger à partir de 1963. L’après-1968 est enfin l’occasion pour toute une nouvelle génération d’offrir au public une production singulière de films parfois engagés, audacieux, récompensés et signés, Monique Renault, Nicole Dufour, Sarah Mallinson, Solveig Von Kleist, Marie-Christine Perrodin et plus près de nous, Florence Miailhe et beaucoup d’autres encore…
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