Dreamachines~LUX

« Bien que créés par des humains, nos technologies, nos marchés et nos institutions contiennent souvent un programme anti humain », écrit le théoricien des médias D. Rushkoff. Malgré nos fantasmes de contrôle des risques, amplifiés par les techniques prédictives, notre monde anthropocène-capitalocène est plus paradoxal et imprévisible qu'on ne l'a pourtant jamais imaginé… À contre temps, collectif_sin~ s'arrête, s'attarde, triture, fête l'analogique et les éléments. Ces formules bricolées semblent régénérer ce qui nous relie et qui nous définit, essayer, observer, faire équipe. Parce que coopérer c’est un premier pas pour apprendre à écouter les autres.

Depuis une décennie, c’est dans une approche Do It With Other que collectif sin~ développe ses Machines à rêves (Dreamachine #) inspirées par celle, pionnière, du musicien Bryon Gysin en 1962. Entre dispositif scénique, fiction et pop culture, les Dreamachines~ mêlent les médiums (vidéo, sons, lumière, objets, fanions) en jouant des astuces électroniques et analogiques. C'est de là qu'elles tirent leurs magies fragiles qu’aucun logiciel ou intelligence artificielle ne peuvent reproduire. Relationnelles, les sculptures-émetteurs-récepteurs, se mettent à l’écoute de voix et interprètent des potentiels invisibles.

© Hortense Giraud

Pour l’espace d'expositIon de LUX, collectif_sin~ recompose in situ une nouvelle machine à rêves à partir de cinq Dreamachines~ à la manière d’un rébus-puzzle : DM~002_TV-cathodique, DM~005_tubes fluorescents, DM~007_aquacymatique, DM~009_oscilloscope et DM~012_drapeaux. Utopique, organique et proliférante, parfois discrète, parfois bruyante, Dreamachines~^LUX est une expérience alchimique à vivre avec le corps tout entier qui transforme la lumière en son (et inversement) pour éclairer d’autres modèles de temps partagé, de mise en commun et de rituels de célébration.