Close Up
Dans CLOSE UP de Noé Soulier, la danse, la vidéo en temps réel et la musique de Jean-Sébastien Bach – jouée sur scène par l’ensemble Il Convito – zooment sur l’expérience de l’existence : polyphonique, expressive et non linéaire.
Depuis ses débuts, Noé Soulier passe le mouvement au microscope. Avec Close Up le chorégraphe prolonge la recherche qu’il a entamée dans First Memory et le film Fragments en zoomant encore un peu plus sur le noyau du geste. Une vidéo, projetée en grand écran, capte en temps réel un microcosme chorégraphique en étant au plus proche des corps de six danseurs lancés dans une improvisation guidée par des tâches très précises : frapper, attraper, éviter, lancer etc. Autant d’actions motivées par un but qu’ils distordent pour les rendre méconnaissables et faire naître une expressivité, sans toutefois raconter d’histoire. Une troisième voie, entre le formel et la fiction, qui fait étrangement écho à la musique de Jean-Sébastien Bach. Ses compositions en contrepoint, jouées en live par l’ensemble baroque Il Convito – au traverso, violon, violoncelle et clavecin – se construisent hors de tout développement narratif mais sont pétries de sentiments. Ce décalage musical et chorégraphique saisit alors l’essence de nos expériences intimes, polyphoniques, affectives, complexes et sans linéarité.
Crédits © Delphine Perrin