Hommes qui marchent
Trois hommages se croisent dans ce singulier projet du compositeur cinéphile Yves Dormoy : les Chroniques Japonaises de Nicolas Bouvier, les mangas Jirô Taniguchi et les films d’Ozu, Shindō, Kurosawa et Kawase. Musiques, textes et images conversent librement, parfois s’affrontent ou se contredisent, mais toujours avec « le flux, la variété, la juxtaposition de hasards pour capter l’instantané et ses mélanges de sensations ».
Une précédente création L'Usage du Monde a inauguré la forme de « concert visuel » de ces musiciens issus du jazz et des musiques improvisées, mettant en scène dans une invitation au voyage, visuel, musical et littéraire, des images d'archives en écho à un texte de Nicolas Bouvier.
Un film créé spécialement pour ce propos fait entrer en résonance la prose raffinée de sa Chronique japonaise avec la précision graphique du mangaka Jirô Taniguchi; car tous deux racontent les petits riens de la vie quotidienne, s’attachent à rendre, dans les plus infimes et les plus banals événements, les sentiments de leurs personnages.
Si les approches, les époques, les cultures sont bien différentes, ce sont les coïncidences, les rencontres, les clins d’œil entre ces deux hommes qui marchent, qui donnent sens au spectacle… et au voyage.
Accompagnement musical
La musique, jamais illustrative ni anecdotique, s’appuie sur des archives cinématographiques, sur la force du paysage sonore, l’omniprésence de sons et de musiques dans l’espace public japonais. Yves Dormoy croise avec talent jazz, musiques improvisées et sonorités du monde.