Elles disent
Elles disent. Une première pièce de groupe auprès de Nach, convaincue plus que jamais de la nécessité de “faire récit”. Un quartet féminin autour du rituel de partage des danses et des récits. Esthétique multiple, désir commun de faire voix. Entre intime et collectif, les précieux récits de corps singuliers glissent vers une forme de féminin pluriel prônant la force dans la différence, l’autodérision comme outil et l’érotisme comme éthique. Peu à peu, depuis les corps, d’autres textes, langages, postures apparaissent, sorte de négatifs qui décalent les repères et révèlent ce qui reste caché. Ainsi, elles inventent des nouvelles règles du jeu et s’emparent de leurs corps pour en faire le siège d’une existence revendiquée. Comme un monde rêvé sans frontières, cette création emporte les corps dans cet horizon ouvert aux métamorphoses, parfois strié de peur ou de violence mais aussi de lueurs épiques comme issues des forces du dedans.
Artiste compagne de LUX issue du mouvement Krump, Nach captive les spectateurs par sa danse puissante croisant une forme d’exultation et une expressivité physique bouillonnante. Du krump, danse très codifiée née à Los Angeles dans les années 2000 suite à des émeutes raciales, Nach présente une version personnelle, libérée, féminine. Pour cette création, elle associe quatre danseuses venant d’autres répertoires et s’empare du plateau pour déployer un spectacle vibrant, autour de la puissance des femmes.
Venue à la danse par le Krump qu’elle découvre en 2008, Nach développe simultanément son rapport à la scène et à la création. Plus que jamais convaincue de la nécessité de « faire récit » Nach s’engage davantage dans sa propre voie, celle d’un corps organique, dont la danse puissante et délicate croise d’autres perceptions et gestes artistiques comme les arts visuels, les espaces d’errance, de glissement, la lumière ou encore les mots.
Cette nouvelle pièce – la première de groupe pour la chorégraphe - est composée telle un chœur et témoigne d’une complicité sans limites avec les interprètes. Ensemble, elles inventent des règles
du jeu qui mettront en lumière leurs spécificités et leurs récits de vie, dans le cercle formé par la meute.
Elles harmonisent leurs cris et leurs pleurs. Leurs corps sans artifices sont le lieu du rituel, du soin, de la jouissance. Dans ce paysage aux embruns d’errance se profilent autant de voyages intérieurs, de mystérieux rituels, autant de jeux de regards, de masques et de signes. Comme rêvant d’un monde sans frontière, Elles disent emporte les corps dans cet horizon ouvert aux métamorphoses, parfois strié de peur ou de violence mais aussi de lueurs épiques comme issues des forces du dedans.