La Nuit / Sur le fil
Dans un climat spirituel quasi mystique, la chorégraphe Nacera Belaza livre un solo et un trio étourdissants. Dans un environnement plastique somptueux, une danse méditative, qui suspend le temps et fait vaciller l’espace…
Pour Nacera Belaza, danser est une nécessité vitale. Comme respirer. Née en Algérie en 1969, arrivée en France à l’âge de 5 ans, celle qui est venue à la danse en autodidacte est aujourd’hui présente sur la scène internationale. Cette double culture, prise entre deux rives et qui ne cesse de l’habiter, nourrit une réflexion et une recherche intime et personnelle, affranchie de toute contrainte. Sa danse, faite de répétition du geste, lenteur infinie, étirement du temps, est une danse de l’introspection, qui prend sa source dans un cheminement intérieur, une écoute sensible du corps, de l'espace et du vide en soi.
Première partie d'un dyptique aboutissant à Sur le fil, le solo La Nuit restitue un vertige nocturne.
Plongées dans la pénombre, trois danseuses tournent inlassablement, répètent leurs gestes à l’infini, apparaissent puis se fondent dans la nuit, portées par une puissante force intérieure qui n’est pas sans rappeler les rituels soufies.
La bande-son, composée de bruits, musiques traditionnelles et de voix fait de cette pièce un spectacle-monde à l’intérieur duquel chacun peut se trouver, se retrouver et surtout se perdre.