Alejandro Jodorowsky
Acteur, marionnettiste, mime, metteur en scène de théâtre, romancier, poète, cinéaste et un peu magicien, Jodorowsky est un artiste multicarte dont chaque film est la trace d’une aventure plus folle ou dangereuse que le résultat à l’écran, comparable en cela à Dario Argento ou Werner Herzog. À travers ses films mais aussi ses scénarios de bande dessinée (en particulier pour Mœbius) et sa pratique du tarot, Jodorowsky est considéré comme un mystique, voir un mage. Il est vrai que la majorité de ses films retracent des parcours initiatiques : celui de Fando et Lis vers la cité mythique de Tar à travers un paysage d’apocalypse, celui des neuf élus gravissant La Montagne sacrée ou encore celui d’El Topo, le pistolero devenu un idiot visionnaire. Pour le cinéaste qui vagabonda entre le Chili, la France et le Mexique, il importe de saisir la vie dans toute sa chair, surtout si elle est crue, et c’est dans des espaces à ciel ouvert qu’il fait naître ses visions. Retour en trois films restaurés sur une œuvre résolument singulière.