Gradiva, celle qui marche
Flamenca, Stéphanie Fuster s’empare de Gradiva, statue de femme avançant vers l’avant. Elle détricote les filets enfermant le féminin dans une image et son opposé : celle qui séduit et celle qui ne fait que marcher.
Au détour d’une carte postale, Stéphanie Fuster croise pour la première fois Gradiva, figure féminine d’un bas-relief antique conservé dans un musée du Vatican. Cette femme représentée en train de marcher vers l’avant a fait l’objet d’un mythe moderne et passionné les philosophes, écrivains, psychanalystes et les surréalistes. Pour Stéphanie Fuster, Gradiva est une amie, un souffle, un principe. La chorégraphe, danseuse de flamenco, met ses pas dans ceux de son personnage pour traverser sur scène les arcanes du féminin, entre incandescence et fascination de la flamenca d’un côté et désir de s’emparer de sa propre histoire de l’autre. Dans une tenue de matador, des micros amplifiant les claquements de ses chaussures, Stéphanie Fuster, en collaboration avec la metteuse en scène Fanny de Chaillé, démystifie les fantasmes qui collent à la peau du flamenco et déclare, en même temps, son amour à cet art du sublime.