Diffractions

Diffractions est un programme basé sur le concept de la couleur et de la lumière et couvre 100 ans de musique, partant de Ravel dont la musique est souvent comparée aux impressionnistes, passant par Messiaen pour qui la couleur est au cœur de son œuvre, la musique spectrale de Tristan Murail et d’Hélena Tulve et celle aux couleurs orientales de Lou Harrison. La pièce d’Alexandros Markeas, compositeur en résidence du festival évoque quant à elle les sensations d’un rêve, où la musique, fragmentée, se construit comme un puzzle mental dans une atmosphère hypnotique aux couleurs aqueuses.

Conçu comme un voyage de l’écoute augmenté où chaque œuvre s’enchaîne sans interruption et sans changement de plateau (véritable gageure), ce concert propose une expérience d’écoute nouvelle où l’interaction entre le sonore et le visuel interroge la façon dont l’écoute peut être modifiée, transformée, éclairée, parfois guidée par l’œil et inversement.

La plasticienne Justine Emard nous immerge dans une expérience sensible du concert au contact d’une installation visuelle et sonore faite de 20 sculptures en verre soufflé, par un système connecté qui tout au long du concert s’imprégnera de ce qui se passe sur scène pour se mettre en roue libre lors de la dernière pièce de la compositrice estonienne Helena Tulve où les sculptures robotisées prendront vie de façon autonome.

Cette œuvre d’art a circulé dans des musées du monde entier depuis 2 ans et Justine Emard a eu l’honneur de se voir confier tout récemment la Direction Artistique du Pavillon de France lors de la prochaine Exposition Universelle qui se tiendra au Japon en 2025. Le concert Diffractions est une véritable expérience à vivre !

D’un côté, l’Ensemble TM+ place l’écoute au cœur de sa démarche comme base et comme moteur de tout projet. Les concerts, comme les formes pluridisciplinaires, interrogent l’oreille et ses mécanismes de perception et de reconnaissance.

De l’autre, Justine Emard, artiste plasticienne, s’intéresse aux conditions d’apparition d’une image, dans son environnement tant visuel que sonore. Elle explore les liens entre notre existence et la technologie, notamment via des interfaces entre l’humain et la robotique. Elle créé un dispositif visuel et sonore qui brouille les pistes entre le son et la vision.

Ravel, Messiaen, Murail, Markeas, Harrison … Le programme traverse un siècle de musiques puisées dans la nature, les chants d’oiseaux, les timbres scintillants et les miroitements harmoniques. Jusqu’à la création de la pièce commandée à la compositrice estonienne Helena Tulve qui semble ruisseler de tous ces courants. La rencontre des musiques avec la sculpture mobile de Justine Emard, promet résonances et réflexions autour des liens entre la technologie et la nature.