Yurt
Turquie, 1996. Ahmet, 14 ans, est dévasté lorsque sa famille l’envoie dans un pensionnat religieux (Yurt). Pour son père récemment converti, c’est un chemin vers la rédemption et la pureté. Pour lui, c’est un cauchemar. Le jour, il fréquente une école privée laïque et nationaliste; le soir, il retrouve son dortoir surpeuplé, les longues heures d’études coraniques et les brimades. Mais grâce à son amitié avec un autre pensionnaire, Ahmet défie les règles strictes de ce système, qui ne vise qu’à embrigader la jeunesse.
Voici une merveilleuse découverte venue de Turquie ! Ovationné au festival de Venise, Yurt fait penser au premier film de Marco Bellochio, Les poings dans les poches sur une jeunesse « consumée dans un pays de sauvages » mais on pourrait tout aussi bien penser au Truffaut des 400 coups. Dans un noir et blanc somptueux, le film dépeint les tensions qui déchirent la Turquie des années 60 entre les laïcs, se réclamant de Kemal Atatürk, et les religieux appelant à un Islam politique.