Learning from the Future
Imaginez un futur post-humain où les corps sont sur le point de disparaître. Dans Learning from the Future, la chorégraphe Colette Sadler s’aventure du côté de la science-fiction et imagine une fascinante chorégraphie aux propriétés biomécaniques, comme prise dans le vertige d’algorithmes complexes. Que deviendrait la vie si des flux toujours plus rapides d'informations dictaient la manière dont les corps bougent et fonctionnent ? La chorégraphie utilise le mouvement pour amplifier le pouvoir primitif des corps sur fond de dématérialisation et de disparition.
Learning from the Future prend pour point de départ une réflexion autour des corps post-humains dans un futur imaginaire et met en scène une femme cyborg dansante dans un monde de science-fiction. « Body A », c’est son nom, est une bio-machine extrêmement sophistiquée, n’ayant aucune conscience d’elle-même et ne se mouvant que sous l’impulsion de données tout en ayant conservé une belle apparence humaine. Le corps de la performeuse et danseuse Leah Marojevic est ici convoqué comme simple décodeur, traversé par des informations qui la mettent en mouvement.
Mais la chorégraphie, mettant subtilement en conflit l’artificialité du robot et les résurgences d’un corps « primitif », le virtuel et le réel, déplace le spectateur des rives de la fascination vers celles de la poésie et de l’émotion.
Puissante et originale, la pièce de Colette Sadler invente un nouveau langage chorégraphique, hybridant le monde d’aujourd’hui avec un futur pas si lointain.