L'Arminuta
Août 1975. Une petite fille de treize ans est rendue à la famille à laquelle elle ne savait pas qu’elle appartenait. D’un coup, elle perd tout de sa vie précédente, une maison confortable et l’affection exclusive qu’on réserve aux enfants uniques, pour se retrouver dans un monde inconnu à peine effleuré par le progrès, à devoir partager l’espace d’un logement petit et sombre avec cinq autres frères et sœurs.
Bonito met en scène avec élégance (bien soutenue par la belle photographie d’Alfredo Betrò) cette histoire d’entrée dans l’âge adulte et en restant constamment fixé sur le visage d’une grâce intemporelles de Sofia Fiore. Il n’y a pas de sentimentalisme dans ce magnifique récit d’apprentissage qui se situe à un moment de transition sociale pour l’ensemble du pays (l’équilibre entre l’urbain et le rural est en train de changer), mais une impression d’inéluctabilité : les raisons des choix moraux des adultes ne nous sont pas présentées. Une œuvre bouleversante où les larmes et l’émotion sont assurées.