Cinéma

L'Abyssinie au temps de Ménélik

Ciné-conférence conçue et présentée par Béatrice de Pastre

En 1909, un explorateur au nom prédestiné de Charles Martel, convainc la société de production Le Lion de financer en partie, un voyage en Abyssinie devant donner lieu à une captation cinématographique. Une première : les opérateurs Lumière ne se sont que peu éloignés des villes et des lieux touristiques et ceux d’Albert Kahn ne sont pas encore partis à la conquête des terres lointaines. L’Abyssinie est une terre mystérieuse convoitée par nombre de puissances coloniales mais jusque-là non soumise grâce à la détermination et la clairvoyance politique de son empereur Ménélik.

Accompagné par Georges Remond, un journaliste amateur de chasse, Martel traversa le pays de Djibouti au Nil bleu, séjournant longuement à Harar et Addis Abeba. Au bout d’un an l’expédition prit la route de Khartoum et de l’Egypte aux abords des côtes méditerranéennes. Le 17 juin 1910, Charles Martel présenta une série de vues à la Société de géographie de Paris qui fit date, puisque pour la première fois, l’éminente société accueillait en ses murs le cinéma. Le Lion distribua six des sujets présentés dans les salles de cinéma entre mai et décembre 1910. Il fallut attendre 1998 pour que quelques-unes de ces images soient restaurées sous la houlette du descendant du producteur Jules de Froberville. Mais un inventaire récent de l’ensemble des boîtes conservées au CNC a permis de découvrir de nouvelles images de cette expédition sans égale : Harrar comme fréquentée par Arthur Rimbaud, l’entrainement des méharistes d’un bataillon anglo-soudanais, les fouilles au temple d’Abou Simbel…

Ciné-conférence conçue et présentée par Béatrice de Pastre, directrice adjointe du Patrimoine au CNC

En collaboration avec le CNC