Bowling Saturne
Patricia Mazuy donne un éclairage foudroyant sur la toxicité masculine dans ce faux thriller nocturne, brutal et désespéré sur deux demi-frères qui héritent du bowling de leur chasseur de père. Récit et métaphores limpides, personnages archétypaux : des ingrédients étonnants pour un film inoubliable.
À la mort de leur père, Guillaume, policier ambitieux, offre en gérance le bowling dont il vient d’hériter à son demi-frère marginal, Armand. L’héritage est maudit et va plonger les deux hommes dans un gouffre de violence…
Sixième long-métrage de la réalisatrice Patricia Mazuy, sélectionné au Festival de Locarno, Bowling Saturne ne laisse pas indifférent : il contient une dose massive de violence qui se transforme, grâce à son regard esthétiquement élégant mais aussi clinique, en poésie visuelle. Bien qu’elle ait commencé sa carrière comme comme co-monteuse d’Agnès Varda (sur Sans toit ni loi, en 1985), Patricia Mazuy est parvenue à s’émanciper artistiquement dès son premier long-métrage, Peaux de vaches. Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer Saint-Cyr et Paul Sanchez est revenu ! qui aborde le thème de la violence comme réponse à une folie sociale devenue intime et personnelle.