Bandits à Orgosolo
Au cœur de la montagne rocailleuse et désolée de Sardaigne, Michele veille sur son troupeau de moutons avec son jeune frère Giuseppe. Un jour, trois étrangers débarquent dans sa bergerie, recherchés par les carabiniers pour avoir volé des cochons. Michele va se retrouver accusé à tort du vol puis du meurtre d’un des gendarmes perpétré par l’un des malfrats. Pour échapper à la prison, le berger décide de fuir dans la montagne en compagnie de son frère et de ses bêtes…
À une époque où les cinéastes italiens se détournent de plus en plus du néoréalisme, Vittorio De Seta, venu à LUX en 2008, revendique haut et fort l’héritage de ce courant. Les pressions politiques et économiques subies par la communauté locale, la photographie en noir et blanc et sa distribution non-professionnelle font de Bandits à Orgosolo un cousin rural du Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica. Sublime morceau de cinéma, la fuite de Michele à travers la montagne prend des airs de parabole biblique conduite à l’unisson par l’homme, l’animal et la nature, interdépendants les uns des autres pour leur survie, qu’elle soit physique ou morale.